- Le Horla de Maupassant. J'ai une culture plutôt classique comme vous avez peut-être pu le constater ; enfin classique, scolaire on va dire, restons humble. Quand l'occasion se présente, j'aime lire et relire Maupassant. Ici aussi, conte ou nouvelle (il y a deux versions) le premier orientant le fantastique vers la science-fiction, la deuxième vers la folie, il serait difficile de trouver violence aussi morbide, égal délire de perversité chez ses contemporains, même si la folie est à la mode dans les deux dernière décennies du siècle. Certes, cet auteur au eu de mauvaises fréquentations, son mentor, Flaubert, que je ne porte pas dans mon coeur malgré son génie (?), et Dumas fils, qu'il flagorne ici honteusement, mais le narrateur étant fou à lier, ça peut rester ambigu.
- L'Appel du mort et Chandelles noires de John le Carré. Ca a encore un rapport avec mon enfance, je sais, vous vous en foutez. L'appart' de mon père, c'était un peu comme la boutique de George Weaver pour ceux qui ont connu. Je me servais à l'occasion, gamin. Un jour, j'ai pris La Taupe, du même auteur. J'ai rien compris. Du coup je m'étais juré qu'un jour, quand je serais grand, je me referais les Le Carré (ça m'avait fait pareil pour les Patricia Highsmith, à l'époque il existait des librairies, et en vacances je me faisais les Poches policiers, avec un chat sur la tranche, et un jour je suis tombé sur Le Meurtrier d'Highsmith, et idem, j'ai rien pigé, d'où ma lecture en thermidor dernier, longtemps après). Le Carré, vous me direz, c'est dépassé, la guerre froide, tout ça... Mais y a une ambiance, british mais pas que (allemande, suisse, russe...), et des réminiscences historiques d'enfance, le mur n'était pas encore tombé avant mes 20 ans... Cela dit Les Chandelles noires est purement polar who done it, pas d'espionnage, à part le passé de Smiley.
- Orwell, 1984. Je ne vous ferai pas l'injure. Mais je ne l'avais jamais lu, aussi bizarre que ça puisse paraître, ça faisait partie des monuments que je me gardais sous le coude, il y en aura d'autres... J'étais heureux et excité comme un gosse en commençant ce bouquin. Et je l'ai lu avec une grande solennité, conscient de toucher à un sommet de l'humanité, d'accéder au mythe, un peu comme quand je lis un Kafka encore inlu (oui, c'est une tentative de novlangue). La deuxième partie m'a moins enthousiasmé, la théorie de Goldstein, des essais critiques, on en a tellement lus et relus, tous dézinguant les petits copains d'avant, tous plus actuels et radicaux les uns que les autres, j'ai trouvé que ça freinait l'action et banalisait l'ambiance glauque et glacée. La fin, un pur cauchemar, j'espérais un happy-end, mais faut pas rêver. Dans le même genre par contre j'avais lu La Zone du dehors, d'Alain Damasio (je ne vais pas dans l'ordre), pas mal, mais moins légendaire.
2016
- L'Importance d'être constant d'Oscar Wilde. Hilarant, brillant, spirituel, cynique mais bienveillant, sympathisant avec les classes populaires et leur lutte, bien que l'action se passe comme presque toujours dans l'aristocratie. Une des meilleures pièces de Wilde, même si toutes valent le détour, avec une perfection des dialogues et leurs paradoxes réputés, qui sont le prétexte à tout, action, personnages... et ici une nette tendance à l'absurde. Le 18 février 1895, quatre jours après la première triomphale de The importance of being Earnest, Oscar recevait la fameuse carte de Lord Queensberry, le traitant de "somdomite" (sic). C'était le début de l'enfer.



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